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Introduction Certaines pathologies visuelles, principalement d’origine dégénérative, ne peuvent être soignées. Elles mènent souvent à la malvoyance parfois à la cécité. Cette malvoyance handicape la personne dans sa vie tout entière en diminuant son effcacité dans ses activités quotidiennes, en augmentant les risques de chutes ou d’accidents, en la coupant petit à petit de toute vie sociale, culturelle et parfois même familiale… au problème de vision, s’ajoute ainsi un vrai problème humain. Devant ce constat, on ne peut qu’espérer en la recherche et les progrès de la médecine pour améliorer le confort des personnes atteintes Introduction par ces pathologies redoutables. Cependant, malgré les progrès considérables intervenus depuis quelques années, il n’existe pas encore de solutions de guérison stable. La prise en charge de la malvoyance reste, à ce jour, indispensable pour permettre aux personnes malvoyantes de conserver une certaine qualité de vie en continuant à effectuer une partie de leurs activités en toute autonomie. L’opticien spécialisé en Basse Vision joue un rôle capital dans cette prise en charge. Acteur indispensable de l’équipe thérapeutique, il a pour tâche d’optimiser la qualité de l’image rétinienne de la personne et de lui proposer les aides visuelles nécessaires en fonction de son état visuel, des tâches qu’elle souhaite réaliser et des conditions dans lesquelles celles-ci se déroulent. Il œuvre en étroite collaboration avec les différents intervenants de la prise en charge. Des personnes malvoyantes toujours plus nombreuses… Les pathologies dégénératives se développant le plus souvent avec l’âge, le nombre de personnes malvoyantes ne cesse de croître. L’espérance de vie augmentant depuis des décennies, le nombre de personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), par exemple, est en forte croissance. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère que pour les pays européens, une personne sur quatre en est atteinte après l’âge de 75 ans, ce qui est tout à fait considérable. … mais trop peu de praticiens s’intéressent à la Basse Vision Aujourd’hui trop peu d’opticiens assurent un service Basse Vision pourtant indispensable à la population. Les raisons le plus souvent avancées en sont la complexité technique, le temps à y consacrer, le coût des équipements et la faible rentabilité. Tous ces arguments, très souvent entendus, méritent qu’on s’y arrête un instant : Basse Vision Pratique • Déterminer l’aide visuelle d’un malvoyant nécessite effectivement un réel « savoir faire ». Mais une formation adéquate permet d’acquérir les compétences nécessaires et indispensables à sa prise en charge. • Prendre en charge un malvoyant requiert du temps : il est justifé par la qualité de l’écoute qu’il est indispensable de développer et par l’adaptation de la personne aux différentes contraintes créées par son état visuel et les nouvelles aptitudes à installer. Ce temps est, assez comparable à celui consacré à l’adaptation de lentilles de contact. • Le coût des aides visuelles est un point souvent soulevé par les malvoyants. Rappelons cependant qu’avant d’envisager des équipements sophistiqués et coûteux, il existe de nombreuses solutions simples qui, bien choisies, sont des aides effcaces et économiques. • La rentabilité de l’activité Basse Vision est une notion importante. Certes, un investissement de départ est nécessaire mais il faut le considérer au regard de l’important potentiel de croissance que présente cette activité pour l’avenir. Mentionnons aussi que lorsque l’opticien développe une image positive de grande technicité en pratiquant la Basse Vision, il connait des retombées indéniables sur l’ensemble de son activité. Enfn, s’il est un domaine où les opticiens peuvent s’affrmer comme de vrais professionnels de la vision et de la santé, c’est bien celui de la Basse Vision. Il est l’occasion de riches contacts avec les autres professionnels de santé et l’opportunité d’accomplir avec eux une noble mission : celle d’aider les personnes malvoyantes, le plus souvent âgées, à « mieux voir pour mieux vivre ». Ce Cahier d’Optique Oculaire « Basse Vision Pratique » a pour objectif d’aider les opticiens qui le souhaitent à démarrer une activité de Basse Vision ou à parfaire leurs compétences dans ce domaine. Il présente une méthode de prise en charge des patients malvoyants éprouvée en plus de vingt années de pratique et de formation. Cette méthode, simple et pragmatique, permet de redonner à une grande majorité de personnes une autonomie certaine et le plaisir de « faire par soi-même ». Ce cahier n’a pas la prétention de traiter tous les aspects de la prise en charge des personnes malvoyantes de façon exhaustive, mais il souhaite apporter aux opticiens les connaissances de bases nécessaires et indispensables à une spécialisation dans le domaine de la Basse Vision. Plus simplement il se veut être une contribution à créer un intérêt toujours plus grand pour la pratique de la Basse Vision et à faire naître, parmi les opticiens, toujours plus de vocations et de motivation pour la prise en charge des personnes malvoyantes. 5 Copyright © 2013 ESSILOR ACADEMY EUROPE, 13 rue Moreau, 75012 Paris, France - Tous droits réservés – Divulgation et reproduction Interdites Copyright © 2013 ESSILOR ACADEMY EUROPE, 13 rue Moreau, 75012 Paris, France - Tous droits réservés – Divulgation et reproduction Interdites
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